Dans les Experimenta de coloribus des Libri Colori de Jean Lebègue (BNF Latin 6741), nous trouvons diverses recettes de couleurs bleues. Certaines sont celles du manuscrit de Montpellier (recettes 5,3,4). D'autres viennent en plus de celles recensées précédemment.
Autres récipients enfouis Recette 6 : De même [pour faire de l’azur] : prendre une oulle neuve glaçurée « ollam novam incretatam » ou un vase d’argent « vas argenti » dans lequel on met des lames d’argent pur autant que l’on veut. On frotte avec du bon vin et on met le vase dans du raisin « viaziarum » pendant 36 ou 40 jours. On recueille ensuite les efflorescences qu’il y a sur les plaques . De la même manière on fait le vert-de-gris avec des lames de fer ou dans un vase de cuivre « vasis eris ». Recette 7 : Pour faire de l’azur : prendre des lames d’argent pur autant que tu veux. Dans un pot de terre émaillé avec un couvercle « vas terre vitriatum cum coperculo » et dans la partie inférieure du dit couvercle il y a au milieu un petit crochet auquel on suspend les lames avec un fil d’argent « in parte inferiori dicti coperculi sit unus uncinellus in medio cui suspendas laminas suprascriptas cum filo argenteo » sans qu’elles se touchent entre elles. On met du très fort vinaigre dans le vase de manière à ce que ça ne touche pas les lames mais que ce soit proche d’elles. On obture bien le couvercle avec un morceau de lin et de la colle « optura bene dictum coperculum cum pecia lini et cum cola ». On enfuis le vase dans le fumier pendant 15 jours ou à feu doux « ad ignem temperatum » ou sous du raisin « sub vinariis ». On peut ensuite racler l’azur que l’on trouve sur les lames et si l’on en veut plus on refait le procédé. Recette 9 : Pour faire un azur parfait : On prends un pot de terre avec un couvercle de tuile « vas terrenum cum coperculo tali[gula] », un de ceux dont on fait la céruse, on y met des lames ou des plaques d’étain pur, que l’on a baigné dans du vinaigre fort et saupoudrées avec de la chaux vive blanche « alba calce viva pulverizata ». On met ensuite le vase dans de l’excrément de mouton ou de cheval « in fimo pecorum vel equorum » pendant 10 jours. On racle ensuite les efflorescences que l’on trouve sur les lames et si l’on veut plus on refait le procédé. Recette 29 : Pour faire de l’azur optimum : on prend du sel ammoniac, du vert-de-gris que l’on broie ensemble et on met en pâte dans une eau de tartre, on met dans une ampoule de verre bien fermée « ampula vitrea que obturetur et luctetur » que l’on place dans du fumier chaud. On le laisse quelques jours jusqu’à ce que le vert soit convertit en azur.
Autres récipients sur le feu
Recette 10 : Pour faire de l’azur outremer parfait : on prend du lapis lazuli autant qu’on veut que l’on broie finement sur la pierre à broyer de porphyre. On fait ensuite une boulette ou une pâte avec de la poix grecque, du mastic, de la cire, de la poix noire de la gomme de pin, de l’huile de lin, térébenthine que l’on fait bouillir dans un « pignatello », jusqu’à ce que tout soit liquéfié. [Je n'ai pas identifier ce pignatello ! Savez-vous ce que c'est ?] Recette 30 : Pour faire de l’azur optimum : on prend de l’alun scagliola et du vinaigre que l’on broie sur la pierre ; on fait bouillir un petit peu "bulire facias parum" dans un pot de verre ou un autre pot « vase vitreo vel alio vase » et on met dans une ampoule de verre « ampula vitrea ». On enfouis dans du fumier pendant 5 jours jusqu’à ce que ça devienne de couleur azur.
Libellés : enluminure, histoire, Livres, Moyen âge, pigments, réceptaires, récipients
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