Pour réaliser un modelé de couleurs, il faut éclaircir et ombrer une couleur. Pour éclaircir, entendez par là, "dégrader" une couleur en lui ajoutant du blanc ; pour ombrer, entendez par là "rompre" une couleur en lui ajoutant du noir ou une couleur foncée. De telles couleurs sont décrites dans les livres de recettes de couleurs. Avec ces trois couleurs, blanc, bleu bleu foncé, je montre que l'on utilise trois couleurs de base pour en obtenir deux autres. La couleur centrale est un azur mêlé de blanc. On l'éclaircit avec du blanc et on le fonce avec de l'azur pur. La couleur de base, celle qui sert de fond, de champier est la couleur du milieu, ici notre bleu ajouté de blanc. Les deux autres couleurs viennent se poser par dessus, la plus foncée puis la plus claire nous disent les textes.
Aussi deux verbes sont utilisés en latin : matizare : pour éclaircir, et incidere : pour ombrer.
Dans le manuscrit Sloane 1754, l'azur est ombré de noir et éclarci de blanc ; le vermillon ombré de brun et éclaircit de blanc ; la couleur rose fait de vermillon et de blanc est ombré avec du vermillon et éclaircit avec du blanc ; l'orpiment est ombré de vermillon ; le vert gladium fait d'orpiment et d'indigo s'ombre avec du noir et s'éclaircit avec de l'orpiment ...
Notons aujourd'hui que ce sont des tracés pour les plis et les lumières qui sont décrits dans les réceptaires et non pas les mélanges de couleurs comme je le croyais !!
Libellés : enluminure, pigments, réceptaires
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