Couleurs de l'ocre, du jaune d'étain, de la gomme-gutte, du jaune de curcuma, jaune de chélidoine, du fiel de carpe, du sil-de-grain, du risalgallo et de l'orpiment, de la gaude, jaune de genêt et du safran ,
les pigments jaunes s'identifient en latin sous les termes
flavus et
crocus.
D'autres couleurs jaunes son à découvrir au risque d'être moins "historique" !
J'adore feuilleter le livre :"
Glossaire des matériaux de la couleur" de Bernard Guineau (éditions Brepols). En le parcourant au mot jaune, l'écarlate jaune s'obtient en teinture à l'aide d'écarlate de cochenille suivi d'un avivage de fustet jaune. On obtient une couleur orangée jaune vif. J'aime ces petits secrets de mélanges de couleurs. Ainsi pour expérimenter, il serait intéressant de mélanger de la cochenille avec de la gaude ou mieux avec du safran. {Si l'on cherche dans le dictionnaire mentionné ci-dessus à fustet, on trouve même qu'en teinture ce jaune se mélange aussi avec le rouge de garance}.
De nature moins expérimentale et plus historique, Cennini parle de deux mélanges : jaune d'étain et bleu d'azurite ; jaune d'étain et bleu de lapis lazuli. Dans les deux cas il s'agit du jaune d'étain pâle n°1. C'est la couleur
giallorino de notre auteur italien. En méange avec le bleu d'Allemagne (azurite), la couleur verte se nomme
àrzica.
L'eau de
gomme-gutte mêlée de safran sert à l'avivage du cinabre ou (/et ?) du vermillon. Le jaune lombard est une laque composée d'un mélange de gomme-gutte, de bile, d'extrait tinctorial de chélidoine (racnes de
Chelidonium majus L.) et de safran.
J'aime le safran des Indes ou
curcuma. Je trouve cette couleur très belle. J'en ai commandé chez Kremer. Il donnerait une couleur orangée avec de l'alun. Bernard Guineau ne le cite pas comme pigment pour l'enluminure mais Gilberte Garrigou oui.
Le
stil-de-grain est une laque jaune obtenue à partir de graine d'Avignon (baies vertes non mûres du nerprun alaterne -
Rhamnus alaternus L.). Le jaune jonquille se composait dun mélange de lanc de plomb et de stil-de-grain (ou par mélange de blanc de plomb et de laque de gaude)
Le jaune indien, connu dès le XVème siècle est une laque dont la couleur était fabriquée par macération dans de l'urine de vache, des feuilles de manguier. Elle pouvait être utilisée en glacis sur l'ocre jaune.
Le jaune-olive s'obtient en teinture à l'aide de jaune de gaude sur mordants d'aun et de sulfate de fer. Je me sers de ce sulfate pour fabriquer de l'encre ferro-gallique.
Le jaune d'or s'obtient de plusieurs manière. En teinture, on mêle du jaune de gaude avec un peu de garance sur mordant d'alun. C'est encore une couleur obtenue en peinture, en mêlant du blanc de plomb, de l'ocre jaune du Berry, du jaune de Naples et du rouge de réalgar.
L'orpiment se trouve en mélange avec de l'indigo pour faire un vert. Moins connu, avec le noir de sarments de vigne (finement broyé et dispersé dans l'eau vinaigrée) il donne un autre vert.
Le vert-jaune est obtenu en teinture avec de la gaude et de la guède.
Avec le jaune de genêt des teinturier on teignait avec de l'indigo.
Libellés : Livres, pigments
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