Pour la fabrication des couleurs, ce sont les rouges, le vert, le bleu et le noir qui nécessitent des oules dans le traité technique de Pierre de saint Audemar, De Coloribus faciendis.
Il s'agit de :
. quatre recettes de rouges (sinopia -deux recettes-, minium et pourpre),
. une recette de vert-de-gris (plus une pour fabriquer le sel et l'acide),
. une d'azur
. et une de noir
soit sept recettes de couleurs sur les treize recettes qui mentionnent l'oule comme récipient.
On a là quatre couleurs faites dans les oules ; c'est une bonne base de la composition de la palette du peintre médiéval. Les recettes de rouge sont en plus grand nombre ce qui n'est pas surprenant au regard des nombreux écrits sur cette couleur dans les traités tout au long du Moyen Age. Notons que sur les quatre recettes, deux concernent un rouge sinopia. Entre principalement dans sa composition, la gomme d'un arbre des Indes, le lierre. Cette substance ne se récoltait sans doute pas en Occident mais on devait l'importer. Si l'on essaie d'extraire la gomme du lierre actuel, cela ne donne aucun résultat comme le dit Daniel Verney Thompson.
Voici ce que contiennent les oules :
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le sel que l'on brûle et qui sert à la fabrication du vert-de-gris ;
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l'acide [ou vinaigre], acetum, qui sert à la fabrication du vert-de-gris et du blanc de plomb ;
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le minium que l'on obtient en brûlant de la céruse ;
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le vert-de-gris des Grecs ;
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la pourpre faite à partir de la Chrozopora tinctoria ou folium des teinturiers ;
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l'azur optimal fait avec des lames d'argent ;
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le noir fait avec du bois d'aulne ;
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le rouge sinopide de mellana fait avec de la gomme de lierre et de la farine de blé et de son ;
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le rouge de sinopide optimal fait de gomme de lierre et de garance.
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Dame Chlodyne
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