Quel point commun y’a-t-il entre le bleu de cuivre et le bleu indigo ? La chaux de marbre blanc entre dans la production de ces deux couleurs au Moyen Age.
Les réceptaires décrivent la fabrication du bleu métallique dans un récipient de cuivre remplit de vinaigre très fort et de chaux. Pour la fabrication du bleu indigo, la chaux est imbibée d’extrait tinctorial sur la pierre à broyer.
Le bleu de cuivre
L’exemple original d’utilisation de la nature métallique d’un récipient pour la fabrication d’un pigment est très bien documenté durant le bas Moyen Age dans les réceptaires. Il est fait dans une vaisselle que l’on peut supposée précieuse. Il s’agit d’une ampolie de cuivre pur voire du cuivre le plus pur. On obtenait un vert-de-gris bleu, un carbonate de cuivre bleu. Thompson précise que ces recettes de bleu de cuivre servaient à produire un bleu peu cher avec du matériel usuel pour une utilisation de tous les jours. Seuls deux traités italiens du 15e siècle recommandent l’utilisation de la chaux de marbre blanc pour le bleu de cuivre là où les autres textes ne précisent pas la nature de la chaux.
Le bleu indigo
Trois traités médiévaux utilisent le marbre blanc pour le bleu d’indigo. Ces recettes concernent la production d’une couleur azur faite avec de l’indigo ou de la guède. Il s’agit soit de l’indigoferra tinctoria orientale soit de l’isatis tinctoria, la guède occidentale..
La fabrication de la chaux de marbre blanc se fait en mettant la pierre dans un tissu de lin savamment enduit de boue dans un four pour être cuite. On broie ensuite et pulvérise la chaux obtenue dans un mortier. Additionnée d’alun ou de blanc de plomb, elle imbibait un extrait tinctorial à base d’indigo sur la pierre à broyer, elle aussi en marbre très dur.
La chaux de marbre blanc a pu passer d’un pot à l’autre si elle a été préparée en quantité supérieure à celle nécessaire pour faire l’un ou l’autre pigment bleu. Les pigments bleu de cuivre et bleu indigo pouvaient composer la palette des peintres d’une même officine.
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