Dijon, manuscrit 740, folio 1 (1415)
Guy Poissonnier est représenté en prière devant le Christ en Croix dans une miniature du Cartulaire de la Ville de Dijon datée de 1415. Il est devenu viconmte-mayeur (maire) de Dijon. Il est vêtu d'une robe bleue et d'un manteau rouge doublée de fourrure d'hermine blanche. Il lève la main gauche vers le Christ tout en le regardant.
Qui pourrait penser que ce maire de Dijon était quelques 27 ans auparavant Guiot Poissonnier, épicier et l'un des fournisseurs de pigments pour les peintre du duc de Bourgogne ?
Guiot Poissonnier fournit des feuilles d'or, d'argent et d'étain et du lapis-lazuli, de la laque rouge [de kermès ?] nommée sinople, du bois de brésil, du vermillon, du rouge de plomb nommé mine, de l'indigo importé et nommé ynde, de la florey de guède des cuves de teinturiers, du verdegris, de l'orpiment, du blanc de plomb, du blanc d'Apullie nommé blanc de puille, du blanc d'Espagne, une sorte de blanc de plomb, de l'ochre, du brun d'Auxerre, du noir de carbonne, de la craie, de l'huile, du vernis et du bole [d'Arménie]. Le tout vaut 232 924 deniers soit 970 ½ francs. Notre Guiot Poissonnier est le second fournisseur en matière de pigments, liants et vernis après Thévenin Lorfèvre.
Si nous nous intéressons à la liste des pigments que Guiot Poissonnier fournit aux peintres des états bourguignons, nous voyons qu'il est parmi tous les marchands et épiciers, celui dont la vente de vermillon et de minium rapporte le plus. On pourrait donc dire qu'il est un vendeur spécialisé dans ces deux pigments. On peut ajouter aussi à sa spécialisation, la vente d'orpiment et de vernis. Il vend donc des pigments très toxiques, mortel. Les fabriquait-il ? On peut le supposer. Où a-t-il appris ? A l'université auprès des apothicaires ? C'est à envisager.
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