Vous le savez, Dame Chlodyne, l'auteure de ce blog, s'intéresse aux récipients dans lesquels on fabriquait les couleurs. Elle écrit un livre sur le sujet. On peut en effet se poser la question De quoi se composait le vaisselier du peintre médiéval ? Que ce soit du point de vue du reconstituteur historique ou du spécialiste des traités techniques.
Au fil de mes lectures et relectures des réceptaires, ces livres de recettes de couleurs du Moyen Age, je surligne, inventorie, classe et analyse les noms des récipients des praticiens des couleurs. La liste augmente à chaque relecture, à chaque comparaison des textes.
Les textes sont copiés et recopiés, en latin et en lange vulgaire dans les derniers siècles du Moyen Age. Une question reste en suspend : un récipient est-il spécifique à un pigment ? Parmi les inombrables termes génériques 'vas' et 'vase' qui ne permettent pas d'identifier la forme du contenant, on peut voir un récipient, comme l'oule, spécifique à une recette, voire plusieurs recettes.
La même recette pourvait être copiée et recopiée dans différents traités avec ce même nom de récipient. La formule est alors la preuve que le praticien des couleurs attachait une importance au rapport contenu-contenant. Mais il est difficile d'affirmer qu'un pigment est fait uniquement dans tel ou tel contenant. Souvent, la mention de l'ustensile est accompagné d'un autre récipient, que l'on peut qualifier de substitution, au cas où le lecteur ne possède pas le premier. Aussi, l'attachement stricto-sensu à un récipient relève plus du domaine de l'écrit que de la pratique dans le milieu des peintres et des praticiens des couleurs.
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