Comme vous le savez, je rédige un livre intitulé Le Vaisselier du peintre. Les contenants des couleurs médiévales. En voilà le synopsis :
Lorsque l’on pense aux outils professionnels du peintre, on inclut la palette, les pinceaux, le support peint, les couleurs dans des godets mais guère plus ! Et pourtant, il faut s’imaginer l’officine du peintre médiéval renfermant une quinzaine de récipients de différentes formes et natures. Ils servaient à la fabrication des pigments et à la conservation des couleurs. Ce sont des outils oubliés depuis l’aire industrielle et l’avènement des pigments de synthèse. Ces récipients servaient à produire des couleurs naturelles, d’origine minérale, végétale et animale.
‘Le Vaisselier du peintre’ recense les livres de recettes les plus fameux, les représentations de peintres à l’ouvrage et les divers objets archéologiques qui pouvaient être utilisés par les peintres médiévaux. Un inventaire des contenants des couleurs est dressé à partir de ces sources. Chaque réceptaire propose un vaisselier particulier à un peintre. Les récipients sont en métal, en pierre, en verre, en terre mais aussi en bois et en pierre. Les images quant à elles, permettent de dresser un catalogue imagé des outils professionnels du peintre.
Nous avons pu distinguer des phases de fabrication et de conservation des couleurs. Pigments en poudre ou liquides nécessitent souvent des opérations de chauffage. Nous verrons quels récipients se prêtent le mieux à ces tours de mains. Bon nombre de verbes permettent de reconstituer les gestes des peintres.
Mais attention, la manipulation des substances colorées peut s’avérer dangereuse au regard de la toxicité des pigments. Il est à noter que les peintres pouvaient aussi se fournir en couleurs chez l’épicier et l’apothicaire. Mais de manière générale, ce sont les propres savoir-faire de l’artisan qui sont consignés par écrit dans les notes qu’il laisse à l’attention du lecteur.
Le peintre médiéval avait dans son officine de multiples récipients qui lui servaient à faire ses couleurs. Ces ustensiles ont aujourd’hui disparu. En dresser l’inventaire ouvre des perspectives sur le métier du peintre au Moyen Age. Historiens des techniques et archéologues puiseront dans ce corpus pour d’une part reconstituer des recettes de couleurs dans les conditions de l’époque et d’autre part, pour attribuer une fonction aux différents objets trouvés en fouille.
(Livre Le Vaisselier du peintre à paraître en 2014)
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