Voici trois articles de Lecoy de la Marche sur le De Arte Illuminandi.
Les Références sont : Gazette des Beaux-arts 1885 tome XXXII pp.422-429, 1886 tome XXXIII pps.54-61 et pp.144-153.
A la fin du troisième article, il est question des récipients de l'enlumineur. Voici ce qu'il dit :
« Ici, des fourneaux allumés, ; là, des réservoirs pour la cendre, pour la chaux, pour le plâtre, pour la terre de jardin et pur d’autres substances moins propres. […] des planchettes de bois, des plaques de marbre, des mortiers de pierre, des vases, des bocaux, des récipients de toute forme et de toute espèce […]. Les mortiers et les tables sur lesquelles sont broyées les couleurs ou les substances colorantes sont généralement en porphyre (porfiria, ou porfida, de l’italien porfido). Mais on appelle volontiers des porphyres tous les objets de ce genre, quelle qu’en soit d’ailleurs la matière, et dans le nombre il s’en trouve au moins quelques-uns en simple pierre. Il y a également le marbre ordinaire, et d’autres en airain. Des plaques de marbre de diverse grandeur servent aussi à la mixture, à la trituration ou à la dessiccation des mêmes substances. Les vases ont des emplois aussi variés que leur forme. Il y a des espèces de godets (vasella parva quibus pictores utuntur), contenant chacun une couleur différente, et où l’enlumineur, après avoir opéré les mélanges du dernier moment, puise directement avec son pinceau ; car il n’a pas de palette, et il la remplace, soit par ces godets, soit par des morceaux de vélin inutiles, où il fait au besoin ses essais. Mais il enferme aussi ses couleurs dans de petits sachets de parchemin, dont la tradition, comme on le sait, s’est longtemps perpétuée ; et, de plus, il a, pour les dissoudre ou les conserver, des coquilles naturelles (coquillae marinae, coquillae piscium), dont l’usage ne s’est pas perdu non plus. Des flacons bouchés contiennent les enduits, les bitumes, les acides et les sels. Ils sont généralement en verre et en forme d’ampoule (ampulla vitri), c’est-à-dire qu’ils ont un col large et court. Quelques uns cependant sont faits pour aller au feu, et ceux-là sont plutôt en terre cuite vernissée. […] Les cornues dont il est fait mention ne vont pas dans le fourneau : elles servent seulement à distiller ou à conserver les préparations chimiques. Du reste, ces récipients en forme de corne ne sont pas tous en verre : il y en a avec eux des cornes naturelles, et notamment des cornes de bœuf. […] Nous trouvons enfin chez lui des urnes de pierre, pour recueillir et garder l’eau de pluie, des bassins de laiton, pour faire le noir de fumée, et des vases servant uniquement de mesures pour les liquides."
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