Dans deux manuscrits, brabant et allemand du XIIe siècle, on trouve la corne-encrier tenue soit par le symbole de l'évangéliste Luc soit par le saint lui-même. Ainsi dans le premier manuscrit, est représenté le patron des peintres, avec le boeuf, tenant la corne-encrier. (Voir Trésors de la Bibliothèque de l'Arsenal, [exposition, Paris, Bibliothèque de l'Arsenal, 26 mars-22 juin 1980], Paris, Bibliothèque nationale, 1980, n° 50, B 129.)
Saint Luc, Brabant, 12e siècle, Paris, Bibliothèque de l’Arsenal 591 folio 118v
Dans le manuscrit allemand, on retrouve ce couple saint Luc-taureau se faisant face. L’encrier et le livre établissent une liaison visuelle entre les deux. Saint luc vient ou va tremper sa plume dans l’encrier tandis que le boeuf tient le livre où il écrit.
Saint Luc, Bible de ‘Worms’, Allemagne, 3ème quart du XIIe siècle, Londres, British Library, Harley 2804, folio 199
Ecrit ou enluminé probablement en 1148 dans l'abbaye augustinienne de Marie Madeleine à Frankenthal (à 10km de Worms). Voir : Aliza Cohen-Mushlin, 'The Twelfth-Century Scriptorium at Frankenthal', inMedieval Book Production: Assessing the Evidence, ed. by Linda l. Brownrigg, Proceedings of the Second Conference of The Seminar in the History of the Book to 1500, Oxford, July 1988 (Los Altos Hills, California: Anderson-Lovelace, 1990), pp. 85-101 (esp. pp. 88, 94).
Nos deux enluminures représentent de manière semblable l'attribut de saint Luc, debout, droit sur ses pattes arrières. Mais il participe de manière différente au travail d'écriture de l'évangéliste. J'ai trouvé ces deux images très belles et très intéressantes quant à la transmission des modèles, d'un scriptorium à l'autre.
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