J'ai réuni une soixantaine d'enluminures de scribes qui proposent ce que j'ai appelé le porte-encrier. C'est un plateau porté par une colonne plus ou moins large, qui peut aussi parfois s'apparenter au pupitre. L'encrier n'est pas seulement la corne. Des encriers plus ou moins gros prennent place sur ces plateaux de différentes épaisseurs.
Parfois en hauteur ou plus bas, l'encre n'est pas toujours facile à aller chercher ! (Mais généralement, l'encre est à portée de main). Nous voyons deux exemples d'évangélistes au sein du même manuscrit :
Saint Marc, "Codex aureus", 1er quart du IXe siècle, Allemagne (Aachen ?), Londres, British Library, Harley 2788 folio 71v
L'encrier en hauteur était déjà visible dans les Evangiles de Saint-Riquier peints en 800. Saint Mathieu et saint Marc sont représentés avec l'encrier en hauteur (Abbeville, bibliothèque municipale 4 folios 17v et 66v).
Saint Jean, "Codex aureus", 1er quart du IXe siècle, Allemagne (Aachen ?), Londres, British Library, Harley 2788 folio 161v
D'autres porte-encriers sont peints en forme de losange. Nous trouvons même une plume d'oiseau, un stylet et un canivet coincés dans ce type de porte encrier ! Au IXe siècle, ils sont posés à plat sur le plateau. Au XIe siècle, ils sont fichés debout dans le rebord du plateau.
De gauche à droite :
1. Saint Luc, 2ème quart du IXe siècle, BNF latin 10437 folio 93v
2. Saint Luc, Evangliaire de Lorsch, IXe siècle, Vatican Biblioteca apostolica Pal Lat 50 folio Iv
3. Saint Luc, IXe siècle, Munich, Bayerische staatsbibliothek Clm 4451 folio 176
4. 1020-1040, Düsseldorf-Gerresheim, Kath. Pfarrei St. Margareta, Codex o.S. (1) folio 20v
5.Saint Jean, dernier quart du XIe siècle, Londres, British library, Harley 2820 folio 191
L'exemple ci-dessous est très intéressant. Il propose à la fois le pupitre pour écrire (ici sur un phylactère) et le porte-encrier, et nous montre deux meubles similaires, notamment dans l'inclinaison du plateau.
Saint Luc, 1000-1010, Köln, Dombibliothek, Codex 218 folio 108v
(à suivre ...)
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