La corne-encrier est souvent fichée dans un trou, que ce soit dans le pupitre sur pied, le scriptionale ou la planche de bois (pluteus) ou bien encore une planchette fichée contre un pilier. Ce mobilier fait sur mesure pour une corne en particulier, peut, au fur et à mesure des usages, ne plus s'ajuster aux nouvelles cornes, issues alors d'autres types d'animaux et d'une autre taille. Aujourd'hui, nous penserions de tels meubles sont inutilisables, mais à l'époque médiévale, de tels meubles étaient sans doute plus précieux. Et trouver des solutions pérennes étaient aussi des préoccupations de cette époque.
- Des Colliers
Comme l'a souligné Randall Rosenfeld , en commentant l'image de Titus ci-après, certaines cornes avaient un collier, comme celui à facettes de l'image, pour éviter que la corne-encrier ne passe à travers le trou de la planche (Iconographical sources of scribal technology : select catalogue of non-formulaic depictions of scribes and allied craftsmen (western Europe, sec VIIin-XIVex), Medieval studies, 65, 2003, Brepols).
Peut-être existe-t-il d'autres sortes de 'colliers' adaptés aux cornes-encriers ? C'est ce que l'on peut se demander en regardant l'image d'un saint Marc conservé à Metz, à la bibliothèque du Grand Séminaire (folio 8v). Ce qui est très remarquable, c'est l'ajustement de la corne de gauche au trou de la tablette qui la maintient debout. Il y a un petit objet circulaire qui fait le tour de la corne, une autre sorte de 'collier'. Il devait servir à ajuster la corne au trou fait dans la tablette. Il pouvait être collé à la corne permettant ainsi de la ficher correctement dans le trou. Notons aussi, que les deux cornes ne sont pas issues du même animal. L'une, celle ajustée, est longue et mince tandis que l'autre est plus petite et plus large. (La couleur de l'image pourrait aussi nous en dire plus).
Saint Marc, Metz, Bibliothèque du Grand Séminaire, folio 8v
Titus, Universitäts und Landesbibliothek, Düsseldorf ms A 14 fol 119v
- Autres Colliers ?
Dans ces deux exemples, les colliers sont assez épais, sans doute la preuve d'une observation de l'objet.
D'autres enluminures proposent encore des 'colliers', mais cette fois, ils sont plus fins. Sont-ils destinés au même usage, d'ajuster la corne au trou ? On pourrait le penser.
Saint Grégoire, après 1154, Oxford, Bodley, Canon.Liturg. 297 folio 110v
Baruch, Catalogne ?, XIIIe siècle, Dijon 3 folio 169
- Bibliographie
L'article de Randall Rosenfeld est consultable via metapress de Brepols : http://brepols.metapress.com/content/4ph527j02x2656j4/
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