Le Cornet à encre (ou corne-encrier comme j'aime l'appeler) ne tient pas debout tout seul. Il faut qu'il soit maintenu droit pour ne pas que l'encre se renverse. Pour cela, le scribe use de divers stratagèmes. Il en est un qui consiste à ficher la corne dans le banc-trône. Les exemples choisis ont tous le cornet fiché sur le côté droit du banc. On trouve cette solution dans quelques manuscrits datés du IXe au XIIIe siècle. Voici les images recensées dans mon corpus :
Saint Mathieu, Saint-Martin de Tours, entre 849 et 851, Paris, BNF latin 266 folio 22v
Saint Luc, fin IXe siècle, Cologne, Historisches Archiv der Stadt, HAStK 7010 147 folio 66v
Puis dans les années 1100 à Magdeburg (?) en Allemagne, il y a un manuscrit qui propose trois représentations des évangélistes sur quatre avec la corne fichée dans le banc-trône. Cette solution a séduit l'enlumineur allemand :
Saint Marc, Allemagne du nord, Magdeburg ?, ca 1100
New York, Pierpont Morgan library M0889 folio 174v
Saint Luc, Allemagne du nord, Magdeburg ?, ca 1100, New York, Pierpont Morgan library M0889 folio 184v
Les trois prochaines enluminures ont ceci en commun : un banc-trône à rangées de petites arcatures :
Saint Jean, Allemagne du nord, Magdeburg ?, ca 1100, New York, Pierpont Morgan library M0889 folio 200
Puis au XIIe et XIIIe siècles :
Saint Mathieu, Bourgogne, Premier tiers du XIIe siècle, Dijon, BM 641 folio 57
Baruch, Oxford, ca 1220, New York, Pierpont Morgan library, M0791 folio 243
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