Le pupitre sur lequel écrit le copiste pouvait être facilement transportable ; c'est-à-dire, qu'à l'inverse du pupitre sur pied, plus gros et donc plus lourd, le pupitre portatif pouvait se poser sur les genoux ou bien sur tout autre meuble, notamment une table. Les images ne le montrent pas toujours, mais de cette manière, tout un tas d'outils pouvaient être posés sur la table où reposait le pupitre portatif. Ceci permettait d'avoir tout le nécessaire à disposition, alors que le pupitre sur pied ne permettait seulement que de fixer ou ficher l'encrier (le cornet).
Notons l'inclinaison des pupitres. Voici les exemples...
Tout d'abord, le pupitre en forme de triangle-rectangle.
Dès le XIe siècle, un exemple très parlant, montre bien ce vif intérêt pour le pupitre portatif. Il sert notamment à copier du texte tandis que le pupitre sur pied supporte le texte qui sert de modèle.
Saint, Abbaye augustienienne de saint Florian en Autriche, XIe siècle, Augustiner-Chorherren Stift Codex San-Florianensis III, 1. f.45v, folio 46r
Un autre exemple aux XIe-XIIe siècles est encore visible :
Moine écrivant, XIe-XIIe siècles, Bibliothèque d'Admont.
Un autre exemple, du XIIe siècle, s'apparente à ce nouveau mobilier, mais il semblerait que dans ce cas, le pupitre portatif soit posé sur un un pilier. (Les conservateurs ne voient cependant pas un pupitre portatif). Le fait de le posé ainsi est peut-être plus confortable pour écrire, tout du moins plus stable.
Moine, XIIe siècle, Admont (Autriche) Stiftsbibliothek Codex Admontensis 33 folio 1
Les pupitres portatifs formant un angle droit à 90° entre le socle horizontale et la partie verticale droite, ont une pente, une inclinaison d'écriture variable. Dans les exemples précédents, la hauteur était plus petite que la pente.
On retrouve cela :
Saint Mathieu, vers 1470, Bourgogne (?), Besançon, Bibliothèque municipale Ms. 93 folio 19
Dans l'exemple suivant, le plan vertical est un peu plus court que l'inclinaison du pupitre portatif :
Plutarque, Histoire de Pompée, c.1500, La Haye, 134C19 folio 078v
Dans cet autre exemple antérieur au précédent, la pente est quasiment égale au côté verticale droit. Il y a pour cela, un petit retour de ce côté vertical, horizontal, de quelques centimètres :
Saint Marc, vers 1470, Bourgogne (?), Besançon, Bibliothèque municipale Ms. 93 folio 20v
Un autre genre de pupitre, toujours en forme de triangle mais cette fois-ci en forme de triangle isocèle (dont deux côtés sont égaux).
Jean Miélot, Vie et Miracles de Notre-Dame, 1456, Audenarde, Paris, BnF français 9198 folio 19r°
Une autre enluminure montre ce genre de pupitre avec dans le dos un lutrin qui le surplombe.
Jacques de guise, XVe siècle, Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève Ms 809 folio 2r.
Saint Marc, Livre d'Heures à l'usage d'Utrecht, c. 1495, La Haye 135 G 19, folio 29v.
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