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Les pots médiévaux à glaçure

Les livres de recettes de couleurs décrivent parfois la nature des récipients à utiliser. Certaines de ces descriptions concernent les pots de terre glaçurés. Les glaçures sont signifiés par différents termes latins : 'fictili', 'vitreata', 'plumbeo'. En tout, ce sont ces trois termes qui font référence au vernis du pot en terre.

Le pot ainsi imperméabilisé, pouvait être lavé et réutilisé au moins cinq fois (en cuisine) nous dit Danièle Alexandre-Bidon dans son livre 'L'Archéologie du goût'.  [C'est peut-être un peu plus pour la peinture ?].  La dégradation du vernis pouvait être occasionné par les cuillères qui viennent remuer le contenu du pot, par les objets très durs que l'on fait cuire longtemps ... Ceci sans compter les mauvaises glaçures, mal fixées.

On conserve quelques couleurs dans des pots glaçurés au plomb. C'est le cas de la détrempe du cinabre. Et aussi d'un bleu azur fait avec du sel amoniaque, du vert-de-gris et de l’eau de tartre.

Les coquillages de couleurs

Les enluminures nous montrent des scènes représentants des peintres et des scribes. Parmi celles-ci, on y trouve des contenants des couleurs à peindre et des encres pour écrire. Il y a des coquillages contenants des couleurs et des cornets contenants de l’encre.

L’usage des couleurs est immédiat. L’œuvre peinte est entrain de se faire et les coquillages de couleurs sont consommés par l’artiste. Les couleurs peuvent être fraîches, c’est-à-dire plus ou moins liquides ou bien sèches. Dans ce dernier cas, elles sont humidifiées avec de l’eau ou bien avec une détrempe à la gomme ou à l’oeuf. On voit parfois, à côté des coquillages, un récipient pouvant contenir cette détrempe.

 

On trouve par exemple en Angleterre, un coquillage de couleurs retrouvé en fouille.

Je vous renvoie à un article précédent sur les coquilles marines utilisées pour mettre les couleurs : Voir l'article.

 

 

 

La Conservation des couleurs médiévales

La conservation des couleurs médiévales est signifiée dans les livres de recettes de couleurs par les verbes 'servare' et 'reservare' qui veulent dire conserver. Parfois, une notion de temps est associée à ces verbes. Ainsi, on trouve souvent sous une forme sèche ces produits à conserver longtemps :

• [...] le tout une fois séché tu pourras conserver d’une traite beaucoup d’années la rosette ou sanguine faite avec du bois de brésil, elle sera toujours lumineuse en soi
• Les stigmates du safran se conservent cinq ans enveloppés dans du cuir dans un dans un petit vase hermétiquement fermé
• tu peux conserver [à l'état liquide] la teinture verte faite avec les baies de nerprun tout au long de l’année dans un récipient qui doit être pour cela bien fermé   
• le vert-de-gris sec, préalablement détrempé avec de la gomme arabique et du vinaigre dure très longtemps

 Ici, les récipients de conservation sont mentionnés mais seulement par le mot générique 'vase', ce qui rend difficile leur identification.  Dans les deux cas, ceux-ci doivent être fermés. Nous verrons dans un autre article, que la nature des récipients de conservation est parfois bien décrite.