Je vous ai déjà parlé de ce traité italien anonyme, le Liber Diversarum Arcium. Je l'ai étudié pendant mes études et il a été publié et traduit en anglais en 2011 par le Dr Mark Clarke. Mediaeval painters’ materials and techniques. The Montpellier Liber diversarum arcium, London: Archetype publication, 352p.
Le vaisselier de ce peintre vénitien du 15e siècle, italien du XIVe siècle, se compose d’une quinzaine de récipients, en majeure partie identifiables. Bon nombre d’entre eux ont leurs natures - terre, métal, verre, pierre, bois - mentionnées. Ils sont utilisés pour la fabrication et la conservation des couleurs azur, indigo, encre noire, cinabre, bois de brésil, laque de Sinople, kermès, cochenille, minium, folium, blanc de plomb, vert-de-gris, orpiment, jaunes (safran et jaune de fiel de poisson), sil attique, bleu de bleuets ( ?), encre faite avec des fleurs des champs. Je n’ai relevé pas moins de 169 occurrences de contenants dans le livre I du Liber diversarum arcium dont 54 de pots compris pour le terme générique ‘vase’. Viennent ensuite les pierres à broyer, elles sont citées 31 fois et sont en pierre, petra et lapide (18 occurrences dont respectivement neuf et neuf) ; en marbre, marmore (huit occurrences) ; en pierre de porphyre, lapide porfiritico (quatre occurrences) et en marbre de porphyre, marmore purfirico (une occurrence). Viennent ensuite les oules avec 14 occurrences. Neuf occurrences pour le petit vase (vasculo) ; avec huit occurrences, nous trouvons le mortier, mortario. Avec 7 occurrences, nous trouvons la coquille de moule, concha et le cornet, cornu ; et avec 6 occurrences, il y a la cuillère, coclea. La coquella est mentionnée 4 fois. La cuculla et l’ampoule ont chacune trois occurrences. Le bacin, bacinar est cité deux fois. Ne sont cités qu’une fois, la petite marmite, pigmata, le chaudron, cacabo, la busulla, la test, testa, la vésicule de poisson, auricula pissis, le creuset, crusiculum.
Les contenants dont la nature est précisée par l’auteur italien, représentent un peu moins de la moitié de ce vaisselier, soit 75 sur les 169 récipients. Nous avons 29 occurrences de récipients métalliques, 25 occurrences de contenants en pierre mais ce sont en majorité des pierres à broyer, 9 occurrences de récipients en terre, 8 occurrences de récipients en verre, 3 occurrences de récipients en bois. Nous pouvons dire que les contenants les plus utilisés sont ceux en métal loin devant les récipients en terre. Les récipients en verre sont presque aussi nombreux que ces derniers.
Parmi les récipients métalliques, nous trouvons : l’ampoule de cuivre pur, le cornet de cuivre, d’argent, ou d’alliage d’argent et de plomb, la cuculla et la busulla d’alliage de cuivre et le mortier d’auricalque et de laiton. Sur les 30 occurrences de contenants métalliques, nous avons 18 occurrences d’alliage de cuivre (enea), nous avons 7 occurrences de cuivre (cupro et eraminis), nous avons 2 occurrences d’argent, une d’auricalque (une sorte de laiton) et une en étain (stagneo). Les 9 contenants en terre sont des vases et des petits vases. Quatre qualificatifs permettent de les distinguer : terrea et fictili, en terre ; invitreata, vitré (glaçuré), plumbeo, glaçuré au plomb. Doit-on voir parmi ces quatre distinctions, des récipients sans glaçures pour les deux premiers ? On peut le penser. Les 8 contenants de verre sont des vases et une ampoule. La moitié d’entre eux peuvent être remplacés par un autre récipient, le plus souvent en cuivre. Sur les 3 vases en bois, 2 sont en chêne. Il y a un vase en pierre, lapide.
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